Les Aquarelles sont organisées, en quasi-totalité, selon une logique de la régression amoureuse : la section débute (cf. Green) sur une scène de séduction réussie, mais conduisant aussitôt à d'assez fâcheuses manifestations d'assouvissement ; Spleen ensuite suggère l'attachement douloureux à une femme proche mais toujours susceptible de fuir :

Chère, pour peu que tu te bouges,
Renaissent tous mes désespoirs
................................................
Je crains toujours (...)
Quelque fuite atroce de vous

Streets I se félicite d'une séparation devenue définitive, sur un ton de plus en plus désinvolte tant l'amant trouve de saveur à la remémoration, sinon à l'absence de l'amante :

Mais je trouve encore meilleur
Le baiser de sa bouche en fleur
Depuis qu'elle est morte à mon coeur.

Acrimonieuse et grandiloquente, Child wife, certainement la plus autobiographique des Romances après Birds, tire les leçons d'une autre rupture et de l'incompréhension de Mathilde. C'est l'occasion de proclamer, contre la dégradation de la "soeur", l'avènement d'un (autre ?) amour, "Jeune jusqu'à la mort", qui préfigure en partie (pour s'y défaire ?) celui du berger trop timide, le "poor young shepherd" :

Mais quelle entreprise
Que d'être un amant
Près d'une promise !

Nous passons de l'autre côté : à un amour d'avant l'amour, à une peur de l'amour — une anti-extase. Et ce fiancé pusillanime, qui redoute les baisers comme abeilles, annonce à son tour le NOUS de Beams — ces voyageurs satisfaits d'être les suivants soumis de leur Dame, conciliée, rassurante, mais se tenant à une distance qui interdit toute familiarité. Au terme donc : une solution fantasmatique, qui conjure la noyade en éludant l'amour — comme si les deux étaient liés dès l'origine —, en y renonçant pour la distance. Ce refus de l'érotisme de près que donnait à deviner l'organisation des desinit se confirme dans cette régression, ou involution. Qu'elle se fasse d'un poème en alexandrins à un autre empêche d'identifier ce mètre au terme ultime de la régression, mais c'en est le cadre.