SOMMAIRE (hors "usuels")
(entre parenthèses, le nombre approximatif de
pages à limpression)
CHAPITRES |
DOCUMENTS RATTACHES |
I. Autour du titre (14) | LAriette I (14) |
II. La composition (6) | Le thème de larbre à loiseau (10) Titulation (7) Epigraphes (3) Incipit (2) Desinit (4) Indications de temps et de lieu (2) - Mètres (8) Schémas de rimes et strophes (6) Récurrences de mots (16) |
III. Analyse de lAriette II (15) | |
IV. Grammaire : les légendes du peu de sens (3) | Le verbe " être " (14) & lAriette IV (4) Labsence de verbe (13) Un vague bien circonscrit (11) |
V. Le glissement (3) | Les opérateurs du glissement (12) Glissement et oppositions à partir de Birds (5) Labilité du paysage (4) Le glissement et loubli (4) |
VI. Analyse de lAriette III (12) | |
VII. La versification, A- La rime (en cours) |
Deux notes un peu longues : le thème du sonore et la régression amoureuse dans Aquarelles.
Des résumés assez improvisés, et qui seront donc modifiés aussi vite que possible.
RSP apparaît comme un recueil de laprès-amour tout comme La Bonne Chanson (qui dépréciait déjà les " paroles ") était un recueil davant lamour, tendu vers le terme des fiançailles. On peut dès lors prendre au sérieux laffirmation de Verlaine selon laquelle ce recueil, ou une partie de ce recueil, serait une " Bonne Chanson retournée "
Romances sans paroles est enfin en relation étroite avec Ariettes oubliées, qui entretient le même rapport paradoxal aux poèmes. Loubli sinscrivant dans le chant comme méconnaissance du glissement.
Lanalyse de lAriette I éponyme est loccasion de définir quelques notions qui se révéleront opératoires pour la suite de létude : le glissement, dabord, qui, en tension avec la métaphore érotisme-nature, est fondamentalement une modification continue de la situation, conduisant sans rupture apparente de lextase à la jouissance dun paysage qui se résume progressivement au sonore, lui-même voué à lexténuation. Ce glissement est donc mortel, mais il traverse en quelque sorte cette mort pour lier le nous et le paysage, lâme en peine et la plainte dans la réversibilité les deux termes apparaissant solidaires comme lenvers et lendroit et renvoyant lun à lautre selon des modalités qui évoquent plus la contradiction insoluble que le simple " battement " ou lhésitation à quoi on a souvent ramené ces fins dAriettes. Le glissement et la réversibilité, qui saffirment en tension, lun avec la métaphore ou avec un certain impressionnisme, lautre avec le symbole, supposent ainsi tous deux, entre érotisme et paysage, dualité et continuité, indissolublement.
II. La composition
On passe ici en revue les éléments du " péritexte ", des titres aux desinit et aux mentions annexes, mais aussi le thème de " leau, larbre et loiseau " découvert en I, le mètre, les récurrences lexicales Négligeons ce qui conforte lidentité des sections : la principale découverte est celle de positions, définies dabord par le motif, par les desinit, par les titres de section, puis confirmées par la répartition des mètres. Pour schématiser, le livre se construit :
- des Ariettes aux Aquarelles, de lair (qui se noie) à leau (qui se vaporise) ;
- de la noyade (des Ariettes I et IX) à la marche sur les eaux (de Green et surtout de Beams), en passant par le naufrage de la fin de Birds ;
- de " tout bas " et " noyées ", desinit extrêmes des Ariettes oubliées, à " portait haut la tête ", desinit absolu ;
- de lheptasyllabe à lalexandrin.Ces deux mètres structurent en effet le recueil à peu près comme le motif de leau et de larbre à loiseau, cependant que les mètres complexes se distribuent entre les sections en fonction dune double opposition : mètres X+6 versus mètres X+5 et mètres binaires versus mètres non binaires. Du coup, la catégorie de limpair perd beaucoup de sa pertinence. Toutefois le mètre reste, comme dans lArt poétique (" Plus vague et plus // soluble dans lair "), en liaison avec la confusion de lair et de leau
On soulignera accessoirement deux phénomènes :
- la structuration relativement à part des Paysages belges, organisés à la fois de façon concentrique (ce qui place Simples fresques I au centre de la section et du recueil) et cumulative (la première strophe de Malines réécrivant les incipit des poèmes précédents) ;
- lorganisation polaire qui met laccent sur lair et sur leau là où ils tendent à seffacer, organisation que nous sommes tenté de rapprocher des palinodies dAquarelles, de la régression amoureuse qui y est à luvre et dune sorte de réversibilité généralisée, qui fait que la dernière section renverrait à la première, laquelle appelle à son tour la dernière comme lheptasyllabe appelle lalexandrin.
III. Analyse de lAriette II :
comment la dualité sexténue dans la réversibilité pure.
En même temps que le " je " se divise (" Et mon âme et mon cur "), puis sefface (" O mourir "), lexpérience sensible est déformée par linversion entre dehors et dedans, puis perd toute substance. La vision devient hantise du sonore et le temps se résume à la confusion entre passé proche et lointain, entre heures et mort. Des anaphores énigmatiques organisent une vertigineuse régression dont le terme ultime est lescarpolette limpossibilité dun néant total ?
Partie essentiellement critique, dirigée contre le thème du " vague ", dont on suggère au passage une relecture (renvoyant encore à la connivence entre air et eau).
Lélimination du verbe, dans Walcourt, nest pas élimination de la syntaxe. Celle-ci est fortement structurée, quoique sans marquants, de lapposition à lapostrophe, suggérant un rejet des " juifs-errants " par le paysage. Poursuivant sur les mêmes données, létude des phrases nominales présentes dans les Paysages belges montre quelles ne sont quun moment de cette section, celui où les choses donnent congé, en attendant lapprentissage du glissement et de la distance.
La répétition dêtre, " le plus insignifiant de tous les verbes ", organise plusieurs poèmes, en particulier les Ariettes I et IV. Rarement employé aux premières personnes, il est en général,, sous la forme CEST, le support dune impersonnalisation, lindice dun paradoxal " manque à être ", soulignant le glissement tout en lignorant
V. Le glissement : voir le chapitre introductif.
VI. Analyse de lAriette III
Deux thèses principales : 1. Ce " poème de la peine impersonnelle " est plutôt, en réalité, un poème de la réversibilité entre personnel et impersonnel. 2. La prosodie (le schéma de rimes) suit la même organisation que les marques de lénonciation.